Marie-Christine Quenneville a des yeux qui captent les couleurs vibrantes, des mains qui dessinent des formes souples et un esprit qui se fixe sur des inspirations au croisement entre l'esthétique et l'anthropologie. Ceux-ci, ont donné naissance aux Enfants Sauvages (ES) qui évoluent depuis 2009, dans leur atelier de création de vêtements, basé à Montréal. 

D'abord fascinés par la richesse culturelle et visuelle des tissus colorés de l'Afrique de l'Ouest, les ES se lancent dans une quête perpétuelle, à la recherche de nouvelles matières et de savoir faire. En passant par New-York, le Burkina Faso ou encore le Japon, ils peaufinent (précisent) leur distinctive personnalité en s'imprégnant des riches traditions et significations propres aux multiples textiles qu'ils rencontrent. 

Audacieux, les ES défient les conventions et nous entraînent dans leur monde où s'harmonisent les polarités. Sous le couvert d'une élégance raffinée, ils cachent une attitude punk assumée. Les couleurs froides tempèrent les chaudes, les pièces d'apparence sobre sont relevées de motifs extravagants, chaque vêtement unique tombe sur tout corps tel un compliment. Ici et là, des oiseaux, des coquillages et des fleurs se posent sur les tissus africains mis en forme de façon épurée, aux airs d'Orient. En toute simplicité, s'ajoutent des couches d'une subtile complexité. 

Les ES se parent de matières nobles de haute qualité telles que la laine, le coton, le lin et la soie. Respectueux de l'environnement, ils produisent de façon écologique : ils usent de leurs mains lors de la pré-production et se fient sur un réseau local de partenaires lors la production. S'éloignant des préceptes commerciaux, ils présentent leur nouvel apanage deux fois par année. Néanmoins, leurs habits s'adaptent aux quatre saisons, s'harmonisant avec les couleurs vibrantes de l'été ou enjolivant la palette monochrome de l'hiver. 

Ancrés ici, les yeux tournés vers l'ailleurs, les ES font entrer en dialogue ces nouvelles formes et couleurs, afin de créer leur propre langage. À nous d'oser l'adopter, le temps de raviver en nous l'enfant sauvage.